Elèves et étudiants, les parents

On estime actuellement qu’un niveau de formation moyen de deux ans au-delà du Baccalauréat représente le minimum de culture générale et technologique pour une bonne adaptation au monde futur et permettre une formation continuée. Le Baccalauréat subit le même sort que le Certificat d’études d’antan. Non pas que le niveau de cet examen ait baissé, loin s’en faut, mais, bien au contraire par l’accroissement des exigences de notre société moderne, pour la comprendre et mieux la vivre.

Il ne faut pas en déduire que les élèves orientés vers un B.E.P. n’ont aucun avenir devant eux. Certes, la productivité industrielle des postes à travail répétitif augmente et ils sont grandement automatisés, diminuant d’autant le besoin en opérateurs, mais dans le même temps, les emplois de service à qualification technique ne cessent de se développer (conseil au client, mise en service, maintenance,…). Ces débouchés restent, malgré tout, plus précaires que ceux en post-baccalauréat, car ils sont directement touchés par les progrès scientifiques et technologiques, et permettent peu d’évolution de carrière. Par conséquent, les élèves entrant dans une filière de B.E.P. devront, à travers les activités pratiques techniques qui leur sont proposées, consolider et développer leurs acquis, surtout en enseignement général, et être persévérants, afin de prolonger, autant que possible, leur formation scolaire initiale (bac-pro, adaptation…), alternée, ou continuée, s’ils ne veulent pas être un jour dépassé par l’évolution de leur propre métier.

Comment donc favoriser le meilleur développement possible de l’adolescent au seuil de son entrée en classe de seconde générale et technologique, ou de choisir sa filière de Bac Pro ?
Il nous faut faire un bilan objectif de ses potentialités existantes : son « profil » scolaire et ses motivations à se former. Le « profil » scolaire est relativement aisé à dresser par les parents, aidés par les professeurs, le conseiller d’orientation, le chef d’établissement.

En simplifiant, au risque de caricaturer, trois profils d’élèves peuvent être distingués en fin de troisième :

  • Le littéraire, qui lit spontanément des ouvrages, écrit à des correspondants français et étrangers, exprime et argumente ses idées, aime le subtil et l’abstrait, se délecte de nuances et de détails. Il réussit plus aisément en Lettre, Histoire, et Langues, et peine sur ses devoirs de mathématiques. Selon sa réussite, il ira : soit en classe de seconde avec des options portant sur les Langues et l’Économie, soit en choisissant un BEP technologique tertiaire, type CAS (Communication Administrative et Secrétariat).
  • Le scientifique-technique se complaît dans la logique, le rationnel et le concret. Il planifie, organise, parfois sans agir. Il aime ce qui est structuré, prévisible, cela le rassure. Les auteurs classiques le passionnent peu, mais, les Mathématiques, les Sciences Physiques et la technologie, lui procurent plus de satisfactions. Il pourra à l’entrée en seconde choisir la Technologie, goûter à la l’Economie et, si possible, conserver une seconde langue. Pour ceux qui doivent envisager un BEP, ils iront plutôt vers les spécialités technologiques industrielles, ou tertiaires (hôtellerie).
  • Le bon élève, qui réussit bien dans toutes les disciplines, sans difficulté particulière, qui a l’esprit scolaire et ne se pose pas de question sur l’utilité future du travail scolaire qu’on lui donne, le fait sans rechigner. Il a l’embarras du choix en entrant en seconde et peut varier ses options sans trop de risque. Pourquoi ne pas élargir son champ culturel par la Technologie,l’Économie, les Langues Anciennes ?

Vous n’aurez pas été sans remarquer que le niveau n’est pas quantifié par des résultats scolaires, car, bien des élèves ont des potentialités qu’ils n’expriment pas en collège, faute de motivation. Il faut donc plutôt déterminer son profil en fonction des rejets sur plusieurs années scolaires de certaines disciplines (littéraires ou scientifiques), de la facilité à entreprendre certains devoirs ou leçons, de son attirance pour une nature particulière de lecture, émission télévisée, film, d’activités extra-scolaires, etc…

L’orientation pourrait ainsi sembler facile si un dernier paramètre ne venait perturber tout cela : la motivation à se former. Car celle-ci est à prendre dans le contexte de l’adolescence, où d’autres motivations beaucoup plus puissantes, animées par de profondes pulsions, font tout basculer d’un instant à l’autre, d’un lieu à un autre, d’une rencontre à une autre. La personnalité sociale du futur adulte se forme à travers ces expériences, dont l’école fait partie, le vécu des excès, provocateurs et révoltés, parfois agressifs. Ce deuxième « accouchement » est souvent loin d’être sans douleur, pour eux-mêmes et pour l’entourage, parents et enseignants.

Rares sont ceux qui ont un projet de formation et de métier au collège, qui le maintiennent au lycée, puis réussissent à le concrétiser sur le marché du travail. Bien souvent, les adolescents ont des aspirations, des ambitions, des passions, tout aussi fantasmatiques qu’éphémères. Il faut se garder de les briser, de les dévaloriser ou de les rendre inaccessibles, car le rêve, même éveillé, est un excellent exutoire, un tremplin d’essai sans risque, et le voir détruire par un autre que soi est frustrant. Mieux vaut le canaliser, l’aider à s’épanouir à travers des actions concrètes compensatoires où les besoins d’être reconnu des autres et de se réaliser peuvent être assouvis. Tels le sport, la musique, la danse, le maquettisme, etc…

Les enseignements technologiques ont la particularité d’une pédagogie active différenciée et interdisciplinaire. Les savoirs et savoir-faire sont acquis à travers des travaux dirigés et travaux pratiques, basés sur des exemples concrets tirés du monde du travail. La démarche est motivante pour l’élève et valorise ses acquis dans toutes les disciplines d’enseignement général.

Suivi des élèves, conseil de classe, orientation, flux et indice de qualité

Suivi des élèves

Le DDFPT , avec l’aide des professeurs techniques et de l’Assistance au DDFPT, aura tout intérêt à constituer un fichier de suivi des élèves. Celui-ci permettra d’étudier les flux d’orientation, d’analyser les taux de réussite aux examens en fonction de l’origine des élèves, de suivre leur poursuite d’études supérieures, d’alimenter le fichier des anciens élèves, de répondre aux offres d’emplois des entreprises. La réponse aux différentes enquêtes que le DDFPT est amené à remplir, notamment les enquêtes demandées par l’Inspection pédagogique, seront d’autant plus facilement effectuées.

Le conseil de classe (RLR 520-0)

Depuis plus de dix ans, la notion de cycle d’étude est apparue dans les textes. La première et la classe terminale préparant aux CAP/BEP, Baccalauréats, BTS, constituent un cycle de deux ans, les objectifs à atteindre étant fixés par cycle, et dont la classe de première ne peut être doublée qu’avec le consentement de l’élève et des familles. En effet, l’article 19 du décret n° 90-484 du 14 juin 1990 précise notamment que « tout élève admis dans un cycle de formation doit pouvoir parcourir la totalité de ce cycle dans l’établissement scolaire, sous la seule réserve des dispositions réglementaires relatives aux procédures disciplinaires ».

Un passage qui se ferait à l’encontre de l’avis du conseil dénoterait de la part de l’équipe pédagogique, outre de la mauvaise connaissance des textes et des objectifs fixés au cycle, soit :

  • Si les résultats et/ou le travail sont en causes, de l’insuffisance de communication entre les enseignants et la famille, l’élève, à qui le redoublement parait une sanction injustifiable,
  • Soit, si des manquements graves à l’assiduité et/ou à la discipline générale de la part de l’élève sont en cause, de procédures de vie scolaire (traitement des absences, des problèmes de comportement, le suivi médical ou social) et, seulement ensuite, disciplinaires (conseil de discipline), pour le moins mal utilisées. En tout état de cause, un bon suivi des absences et des problèmes de comportement, doit permettre à l’institution scolaire de réagir rapidement pour dialoguer avec l’élève et la famille, car il s’agit là de la part de l’élève, bien souvent, d’un appel à l’attention, à l’affection, de l’adulte.

Orientation, commission d’appel

A l’issue de la classe de seconde, le Conseil de classe doit se prononcer sur le passage de l’élève, soit dans la filière préparant à l’un des baccalauréats du second degré (BSD), soit dans celle des baccalauréats technologiques (STT-STI), le choix de la spécialité restant celui de l’élève et de sa famille. En cas de désaccord entre la famille et le Conseil (redoublement, BEP ou passage en baccalauréat technologique), la commission d’appel peut être saisie pour examiner le cas et trancher en dernier ressort. Le doublement est de droit en fin de seconde générale et technologique et dans les classes d’examen. Si, faute de place, l’élève doublant ne peut être accueilli, le Proviseur, ou à défaut l’Inspection académique, doit trouver une place dans l’un des établissements publics environnants (ou donner les moyens nécessaires à la création d’une nouvelle classe).

Flux et indice de qualité

La Direction de l’Evaluation et de la Prospective du Ministère de l’Education nationale (DEP) travaille depuis plusieurs années à la mise au point d’indicateurs de performance et de qualité. Les premiers indicateurs ont été utilisés et publiés en 1994, à l’occasion de la session 1993 des baccalauréats généraux, technologiques et professionnels. Les trois outils utilisés permettent une analyse du degré de performance d’un établissement donné à travers le taux de réussite à l’examen au regard du taux d’accès de seconde ou de la première année de Bac Pro (probabilité de chance à l’entrant d’avoir son examen quel que soit le nombre d’années nécessaires) et des réussites des élèves ayant quitté le lycée l’année précédente.

L’étude de ces indicateurs montre que ce ne sont pas forcément les établissements les plus élitistes, bénéficiant d’un recrutement dans les meilleures couches socioprofessionnelles, qui obtiennent les meilleures performances, la meilleure « valeur ajoutée ».

Ces premiers indicateurs, complétés par une vingtaine d’autres, constituent un dispositif plus large baptisé IPES (Indicateurs pour le Pilotage des Etablissements du Second degré). Ils sont à la disposition de tous, auprès du CDI de l’établissement ou à défaut auprès du ministère à la DEP A2.

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