Elèves et étudiants, les parents

Promotion des Enseignements Technologiques, recrutement, sélection

L’un des rôles fondamentaux du DDFPT consiste à promouvoir, avec force et objectivité, les enseignements technologiques dans leur ensemble, tant au niveau de l’information et l’orientation des élèves que celui du rayonnement dans le milieu socioprofessionnel environnant l’établissement.

Promotion et recrutement

La raison d’être des formations initiales technologiques en lycée est la qualité particulière du service qu’elles offrent au public, par leur double spécificité de valorisation des savoirs généraux des élèves à travers la pédagogie active des savoir-faire et la qualification professionnelle indépendante de tout corporatisme privé qu’elles leur apportent. Nous y reviendrons plus longuement ci-dessous.
L’investissement du DDFPT dans la promotion des enseignements technologiques est de tous les instants. A travers sa personnalité, son comportement, ses actions, c’est le rayonnement même des formations technologiques qu’il incarne, et au-delà, celui de l’établissement.

Les actions ponctuelles de promotion des formations technologiques sont nombreuses : forums, portes ouvertes, journées de l’orientation, des métiers, soirées d’information des familles dans les collèges, etc. D’autres, moins courantes, ne sont pas à négliger. Par exemple, l’utilisation des médias locaux (journaux, radios libres, télévision régionale…) pour effectuer des communiqués, des reportages, des entretiens, est une ressource importante. De même, l’organisation de manifestations de rencontres écoles-entreprises, sous forme de conférences, de débats, de jumelage, participent à la valorisation des filières technologiques, de leurs élèves et enseignements.

La qualité du recrutement, à tout niveau, sera la résultante de ce travail de fond, qui peut parfois, dans des zones difficiles, durer plusieurs années avant de porter ses fruits. Cette qualité est celle du travail d’orientation et de sélection qui est fait.

Orientation et sélection

Au moment de chaque fin d’année scolaire, certains parents et élèves ayant des résultats insuffisants vivent le bilan du conseil de classe comme la fatalité d’une décision teintée de subjectivité, justifiée uniquement sur la toise normalisante des connaissances moyennes (?) des élèves, où les aptitudes et qualités individuelles de l’adolescent ne semblent pouvoir donner toutes leurs mesures. Les parents considèrent l’entité de la personnalité de leur enfant, dans son développement dynamique face à la vie courante, en valorisant ses aptitudes et ses qualités d’individu social. Leur préoccupation commune est le devenir professionnel, dans un contexte de chômage, d’insécurité (SIDA, pollution, etc…).

Les professeurs, quant à eux, évaluent des savoirs disciplinaires, cloisonnés, d’un individu-élève en interaction dans un groupe classe pris dans un cadre socio-scolaire spécifique, à un moment donné. L’élève est alors trop souvent réduit à un agrégat de quelques notes qui matérialisent ses insuffisances par rapport à des objectifs pas toujours bien définis pour tous, voire parfois inaccessibles (avez-vous déjà vu un 20/20 en Français?).

Notre système scolaire ne change que très lentement, et traîne ainsi fatalement des lourdeurs structurelles dues à notre culture même. Mais, gardons-nous de vouloir révolutionner cette valeur sûre et stable, offerte à tous, dans ce monde mouvementé, incertain et sélectif qui s’ouvre à l’avenir de nos enfants. Tentons, plutôt, d’en comprendre certains mécanismes de fonctionnement et de les utiliser au mieux des intérêts des jeunes.

La rénovation des filières d’enseignement en lycée entreprise à la rentrée 1992 a apporté une certaine souplesse, par la liberté de choix des options en seconde générale et technologique. L’orientation en fin de troisième était, jusque là, ressentie comme une contrainte subie, sanctionnant les résultats scolaires de collège, et induisait, par-là même, des préjugés sur la qualité intrinsèque des enseignements et des filières en lycée secondaire. L’orientation s’effectue maintenant en douceur sur deux années scolaires : tout d’abord par un choix raisonné d’options à l’entrée en Seconde Générale et Technologique, puis une détermination de l’élève, au cours de cette seconde, des filières et des options possibles en première, basée sur son travail et sa propre réussite.

Néanmoins, il convient de ne pas perdre de vue certains repères aidant à un choix judicieux de ces options et qui devraient ouvrir les yeux des élèves sur ce qui les attend, afin d’éviter bien des désillusions postérieures. En simplifiant, une bonne orientation serait l’adéquation entre trois grands facteurs fluctuants dans le temps : le «profil» scolaire de l’élève, ses projets et motivations, et enfin, les perspectives du marché de l’emploi. Nous aborderons successivement ces trois points.
Commençons par l’emploi, car aujourd’hui, en ces temps de marasme économique, de récession, le souci premier de toute famille pour ses enfants est l’accès à une profession, à l’insertion dans la société, but de toute formation scolaire et universitaire.

Il faut absolument dédramatiser dans l’esprit des jeunes cette situation, car, inconsciemment, nous brisons leur enthousiasme, leur esprit d’initiative. Le désespoir les envahit devant une difficulté déstabilisante, où aucune valeur n’est sûre, où l’horizon est bouché et le but inaccessible. Les uns se découragent, malgré leurs possibilités, car « à quoi sert d’étudier pour devenir chômeur, ou faire un métier qui ne plaît pas ? ». D’autres, en situation de difficulté scolaire, d’échecs répétés, de condition sociale défavorisée, se sentent déjà condamnés au rebut de la société.

Les besoins du marché du travail se modifient et augmentent moins que le nombre de jeunes sortant d’une formation, provoquant une surenchère malsaine et trompeuse des diplômes et des qualifications. L’augmentation des flux d’élèves et d’étudiants dans des filières d’études de plus en plus longues implique une concurrence plus âpre, malgré une multiplication des cursus. La nécessaire sélection qui en découle (car, qui souhaiterait que le chirurgien qui opère, le pilote d’avion ou l’ingénieur qui conçoit un véhicule n’ait été sélectionné pour être parmi les meilleurs ?) engendre fatalement une ambiance de compétition entre les étudiants. L’effet pervers de cette saine compétition, normale et naturelle (propre à tout organisme vivant) fait qu’elle engendre un élitisme, par la valeur subjective accordée à chaque qualification, et exclut des élèves du système, à chaque palier, sans leur permettre d’exprimer leur propre valeur autre que celles imposées par l’acquisition des savoirs scolaires. L’émulation de groupe a laissé place à la rivalité, et les échecs répétés au découragement et à la frustration.

Serait ce qu’il y a un avenir à l’aube de ce troisième millénaire uniquement pour les polytechniciens ? Non, bien sûr. Il n’est point besoin de posséder un diplôme de troisième cycle pour se présenter au concours de préposé à la Poste. La sur-qualification n’est pas un atout pour postuler à un emploi donné, ni pour l’individu (frustration et démotivation), ni pour l’employeur (inadéquation entre le profil du poste et la qualification, risque d’instabilité du personnel), ni pour la Société (coût des études disproportionné au regard du travail fourni). Chacun peut trouver sa place dans la société de demain, à condition d’avoir une bonne connaissance des conditions de recrutement et de leur évolution prévisible, ainsi que la volonté de donner toute sa mesure. La situation du polytechnicien n’est certainement pas celle qui convient à tout le monde, ni celui qui a la qualité de vie souhaitée par chacun. Mais, attention, tous les élèves n’ont pas l’étoffe d’un autodidacte, d’un sportif de haut niveau, d’un artiste génial, ou d’un entrepreneur… La meilleure chance, le tremplin le plus sûr et le plus équitable, pour une majorité d’enfants, généralement peu fixés sur leur avenir, reste malgré tout l’école, la formation initiale. Pourquoi ?

Nous sommes dans un monde de sciences et technologie qui évolue très rapidement, où tous les métiers sont touchés par de véritables révolutions, où des métiers meurent et d’autres activités naissent, où l’homme est sans arrêt amené à reconsidérer son rôle, ses besoins, sa place.
Si vous lisez les colonnes des journaux, non pas à la rubrique « offres d’emplois », mais plutôt celle des « recherches d’emplois ». Vous y trouverez, entre autres, bon nombre de personnes qualifiées dans le domaine tertiaire (secrétaires, comptables, gestionnaires), « d’opérateur » de toutes sortes, ayant des savoir-faire, notamment dans l’utilisation d’outils informatiques. Les technologies nouvelles permettent de supprimer les activités répétitives, dangereuses, à faible valeur ajoutée par l’homme, à savoir et/ou savoir-faire simple et/ou figé.

Un système informatique est, aujourd’hui, capable de suppléer la meilleure secrétaire dans ses activités traditionnelles de traitement de textes (mise en forme, orthographe, synonymes,…), mais n’aura jamais la richesse, ni ne procurera autant de satisfaction que les contacts humains directs. La maîtrise des logiciels de traitement de textes n’est donc pas un véritable atout professionnel, mais la qualité de l’expression française, la maîtrise de langues étrangères, l’aisance orale, la présentation, sont toujours des valeurs primordiales.

De même, quel garagiste peut aujourd’hui se passer des technologies modernes pour contrôler, régler, dépanner un véhicule ? Les outils qu’il met en œuvre sont complexes et nécessitent une formation différente de ses prédécesseurs, où les qualités d’analyse, de compréhension, de mise en œuvre de savoirs pluridisciplinaires « riches » (mécanique, électronique, informatique, chimie, etc.), deviennent importantes.

Il faut cesser de faire une distinction entre le type d’activité apparent d’un travail, manuel ou intellectuel, car les deux sont indissociables. Seule la valeur humaine ajoutée, sa richesse, sa spécificité, constituent sa véritable raison d’être. L’art en est la quintessence.
« La culture c’est ce qu’il reste lorsque l’on a tout oublié ». Cet adage signifie, sous une forme contradictoire, que la valeur d’un individu est basée sur la richesse, en variété, quantité et qualité, de ses savoirs, savoir-faire, ses acquis de par sa formation ou son vécu, qui constitueront à terme un « savoir-être » cohérent et spécifique, constitutifs de sa personnalité unique. Ainsi, seul le véritable « bouillon de culture », manuel, intellectuel et social, que se sera construit l’homme de demain, lui donnera sa richesse, en lui permettant de s’intégrer à sa place dans le monde futur).
Aussi, bien que certains métiers puissent encore être abordés avec une formation du niveau de fin de troisième, il est évident que meilleure est la culture générale de l’individu, plus son adaptation à un milieu évolutif est facilitée, plus sa formation continuée et sa reconversion ultérieure est aisée. Un jeune devra changer trois ou quatre fois de fonction professionnelle dans sa vie, être mobile géographiquement, s’adapter à d’autres modes de vie.

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