Apprentissage : développement dans les EPLE

"Travailler sur le statut des enseignants" est un des leviers pour développer l’apprentissage dans les EPLE, selon Jean-Pierre Collignon, IGAENR. "On ne pourra pas le [faire] qu’avec des heures supplémentaires", souligne-t-il lors d’un séminaire national de l’encadrement sur ce sujet, mardi 18 novembre 2014. Le coût de la formation sous statut scolaire – lié au statut des enseignants qui sont rémunérés par des heures supplémentaires ou des vacations – par rapport à celle des organismes consulaires est pointé par les intervenants. La Dgesco Florence Robine précise que sa direction "va regarder ce point". Autres leviers identifiés pour développer l’apprentissage : une mutualisation des plateformes techniques existantes, un travail de coordination entre les acteurs, l’élaboration d’une carte des formations pluriannuelle et la prise en compte des effectifs d’apprentis des EPLE.

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{f90filter GUIDEE SHOW}"L'apprentissage facilite l'insertion professionnelle des jeunes. Alors soyons pragmatiques". En ouvrant le séminaire national "développer l'apprentissage en EPLE", N. Vallaud-Belkacem fixe bien l'objectif : passer de 40 à 60 000 apprentis dans les établissements scolaires. Un défi qui est matériel mais aussi culturel et pédagogique.

 

Sur le plan matériel, développer l'apprentissage en lycée professionnel (LP) implique un soutien des régions . Il semble acquis. Mais de fait les académies partent de niveaux très différents. L'apprentissage est déjà très présent dans les académies de l'est, ainsi que de Lille et de Créteil ou Nantes. Il est quasi inexistant à Rennes, Nice ou Toulouse par exemple. Nationalement, l'apprentissage régresse dans les niveaux les plus concernés par les LP : CAP, bac pro. Il se développe dans le post bac.
 
Sur le plan pédagogique, l'apprentissage suppose de nouvelles méthodes du fait de l'alternance. Là le ministère a fait fort en publiant un guide pratiques "Enseigner en apprentissage". Le guide préconise "un mode d'enseignement adapté" associant "une organisation rigoureuse" et "une pédagogie dite intégrative". L'enseignant doit intégrer sa pratique pédagogique dans un projet global d'enseignement. Il doit tenir compte de ce que l'élève fait en  entreprise et organiser son enseignement en phases..
 
Reste l'aspect culturel. "Dans les lycées professionnels il y a déjà une interaction avec les entreprises. Elle est fondamentale", nous explique François Bonneau, Président de la commission éducation de l’Association des Régions de France. "Il ne faut pas laisser se développer l'idée qu'en L.P. on est formé en dehors des réalités de l'entreprise". Dans sa région, la région Centre, il constate que de plus en plus de LP le sollicitent pour créer des formations en alternance complètes ou mixtes. Interrogée, N Vallaud-Belkacem convient que cette opposition "revient encore même si les mentalités évoluent. L'enseignement professionnel doit être soutenu et revalorisé".  Elle annoncera début décembre de nouveaux campus des métiers associant enseignement professionnel et alternance. Par ailleurs elle souligne le fait que la pédagogie de l'alternance "vaut pour tous les enseignants" et elle développera des formations communes entre enseignants et maitres de stage "pour qu'ils comprennent mieux l'équilibre d'un apprenti".
 
Le séminaire doit fournir des propositions pour faciliter le développement de l'apprentissage dans l'éducation nationale.  La ministre en a précisé quelques unes. Elle annonce que les outils d'orientation pots 3ème et post bac "prendront en compte l'apprentissage pour bien informer les élèves". L'apprentissage sera aussi intégré au Parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde professionnel. Des banques de stages seront créées avec les régions. Des journées de découvertes organisées. La minsitre souhaite aussi une meilleure organisation de l'offre de formation entre Etat et régions.
 
Reste une question épineuse : celle des discriminations qui frappent certains candidats à l'apprentissage. F Dhume, dans un rapport récent, a montré que la question gangrène les établissements. Pour F Bonneau, "il faut être vigilant et travailler avec les entreprises car certaines sont totalement ouvertes à l'insertion et acceptent des clauses sociales. Il faut lever els conditions pour lever les freins qui peuvent exister". C'est bien la question du séminaire.
 
Sources AEF et Café Pédagogique{/f90filter}