Evaluation

Évaluer est une nécessité pour le pédagogue et l’élève

Pour trois raisons :

  • Faire le diagnostic des acquisitions réelles de l’élève, les difficultés qu’il rencontre, tout en les lui révélant, c’est l’évaluation diagnostique. Elle intervient en amont de tout nouveau cycle d’apprentissage, en début d’année scolaire (ex. : évaluation à l’entrée en seconde RLR 523-2) et ensuite à chaque nouvelle situation mettant en œuvre des capacités et compétences des élèves non encore évaluées, afin que l’enseignant adapte ses objectifs intermédiaires aux possibilités des élèves. Elle diffère de l’évaluation sommative, bien qu’elle consiste à établir un bilan des acquisitions, dans le sens où elle ne donne pas lieu, a priori, à une notation.
  • Aider les élèves à réguler leurs apprentissages, en les plaçant dans des situations actives de travail qui leur permettent de prendre conscience, eux-mêmes, de leurs possibilités et difficultés, et, s’il y a lieu, de consolider leurs acquisitions par des aides ponctuelles de la part du professeur. Cette évaluation formative peut être appréciée par une « échelle d’évaluation positive » (car c’est une valorisation des acquis et non une sanction des difficultés). Elle renseigne sur les compétences cognitives, comportementales, méthodologiques, techniques, psychomotrices, de chaque élève, et vise à les améliorer. Le professeur tirera des difficultés « dynamiques », rencontrées par chaque élève tout au long d’une situation de travail, des renseignements précieux pour construire les actions de remédiation à mettre en place pour les élèves ayant rencontré des difficultés, et la suite et la forme à donner à la formation (tâches d’entraînement ou correctives, planification de la progression, stratégies et matériel utilisés).
  • Faire le pronostic (forte probabilité sans certitude !) des capacités, compétences, développées chez l’élève, de son potentiel à aborder la suite de la formation, de la vie professionnelle, c’est l’évaluation sommative. C’est un bilan, intermédiaire ou final (évaluation certificative), qui certifie et atteste (par un résultat noté) le degré de maîtrise d’une partie, ou de la totalité, d’un apprentissage. Elle est utilisée pour procéder à l’orientation des élèves. Rappelons que dans une évaluation sommative, l’élève doit savoir dès le départ sur quels critères il va être évalué.

Il faut être vigilant sur l’effet pervers des notes (sous toute forme : nombre, lettre, etc.) et être imaginatif sur les stratégies à mettre en œuvre pour éviter ce nivellement par le bas. En effet, nous avons tous constaté ce phénomène qui consiste à ce que les élèves se satisfassent de notes très proches de la moyenne de la classe (en plus ou en moins !), bien que quelques-uns uns arrivent toujours à se différencier, se distinguer, par rapport au reste du groupe (normatif). Mais, l’enseignant est également gagné par ce mal, car il se régule, se normalise, en centrant les résultats obtenus sur cette fameuse moyenne subjective ; trop souvent encore, l’évaluation sommative (au lieu de formative) est pour lui un moyen de contrôle, de régulation, de son enseignement. Georges RACQUARD dit à propos de la moyenne « c’est à la médiocrité que se voue un pays qui fonde son avenir sur la moyenne. Car, il risque simplement de ne valider que les incompétences notoires, au détriment de vrais génies, provisoirement monovalents ».

Dans les disciplines technologiques, ce phénomène est moins flagrant pour la bonne raison que l’activité concrète, menant à l’objectif fixé, à condition qu’il ait été bien amené par le professeur et que l’élève ait les aptitudes, les capacités et les compétences requises, porte en elle la réussite complète de l’élève. La notation n’est plus vécue comme une sanction, mais comme une valorisation, ce n’est plus un outil de sélection, mais de compétition (au sens sportif). L’enjeu est donc vécu par l’élève de manière beaucoup plus positive : le seul résultat possible est la réussite (20/20 !), puisqu’il a été placé dans les conditions requises (elles ont été préparées et vérifiées par le professeur) pour sa réussite, et comme tous ont les même chances, l’élève n’a plus lieu de se masquer derrière l’identification à un groupe de « moyen », à la norme. Quant aux élèves qui fléchissent, ou font un mauvais « score », ils sont également satisfaits, dans la mesure où ils ont pu donner le meilleur d’eux-mêmes, et reconnus comme tels, par les autres.

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